Snuipp Espagne

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Décryptage Salaire des profs : une augmentation contre 72 heures de travail en plus par an

 

Le ministre de l’Education nationale a précisé, tout en restant encore très flou, les contours du «nouveau pacte» vanté par Emmanuel Macron qui entend revaloriser de 10% les revenus des enseignants qui acceptent de nouvelles missions.

 

 

Enseignants, pour espérer gagner plus, vous devrez travailler plus. Voilà la philosophie du «nouveau pacte» enseignant vanté depuis près d’un an par Emmanuel Macron et qui consistera, dès la rentrée de septembre, à payer davantage les professeurs acceptant de nouvelles charges de travail. Alors que les syndicats doivent entamer les concertations mercredi prochain sur ce fameux pacte, après celles sur les rémunérations inconditionnelles jugées insuffisantes pour les milieux et fins de carrière, Pap Ndiaye les a pris de court jeudi matin avec de nouvelles annonces, aux contours encore flous, que Libération tente d’éclaircir.

De quelles nouvelles missions s’agit-il ?

Tous les enseignants volontaires, prêts à assurer de nouvelles missions dans le cadre du pacte auront l’obligation d’effectuer des remplacements de courte durée. Cela ne concernera que les enseignants du second degré, les professeurs des écoles devant, eux, se consacrer à leur classe. Les enseignants en collège et lycée devront-ils signer ce pacte avant de s’engager ? Y aura-t-il un objectif d’heures de remplacement à remplir en début d’année ? Ces questions restent en suspens.

 

Ensuite, tous les profs volontaires auront la possibilité d’effectuer d’autres types de missions «d’orientation et d’accompagnement des élèves», a précisé le ministre jeudi. Pap Ndiaye fait ici référence à la nouvelle heure supplémentaire de renforcement et de soutien sur les fondamentaux en sixième, qui devra être assurée par des professeurs de collèges et par des professeurs des écoles. «Le mercredi matin est le seul moment où nous n’avons pas classe, explique Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU. Mais à la place, il y a les heures d’animation dans le cadre des 18 heures de la formation continue, et cela va poser des difficultés si des professeurs ne les suivent pas pour assurer des cours au collège.»

 

Parmi les autres missions, le ministre pense aussi à l’orientation des élèves de cinquième qui peuvent, depuis septembre, effectuer des mini-stages de découverte professionnelle. Enfin, «il y a tout un volet de missions qui peuvent varier selon les établissements et qui sont liés au CNR [Conseil national de la refondation, ndlr] éducation, à toutes ces initiatives qui sont prises», a indiqué le ministre. Il s’agit de rémunérer les projets considérés comme innovants, ce qui risque d’instaurer une concurrence entre les enseignants, estiment les syndicats.

Les professeurs engagés dans le pacte devront-ils consacrer un temps minimum à ces missions ?

Oui. Si l’on se base sur les déclarations du ministre jeudi, le pacte correspondra à un «volume annuel d’environ 72 heures» de tâches supplémentaires pour un engagement annuel. Les syndicats enseignants ont vite fait le calcul : à raison de 36 semaines de travail sur une année, cela correspond à une moyenne de deux heures de travail en plus par semaine. Mais comment caser ces deux heures de travail supplémentaire dans l’emploi du temps déjà bien fourni des enseignants ? La moitié d’entre eux déclare déjà travailler au moins 43 heures par semaine, selon la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance. Dans un autre rapport publié en décembre, le service statistique de l’Education Nationale indique aussi que le temps d’enseignement, qui ne prend pas en compte les heures de préparation, est plus élevé en France que dans d’autres pays européens, avec notamment 900 heures par an pour les professeurs des écoles contre 740 en moyenne dans les autres pays de l’UE.

 

Combien seront payées ces heures supplémentaires ?

Ces nouvelles missions permettront de «gagner 10% de plus par rapport au salaire moyen, donc ça représente une somme de 3 650 euros annuels», a souligné le ministre, soit environ plus de 300 euros par mois. «A quoi correspond ce chiffre ? Est-ce que le taux sera le même pour toutes les missions effectuées ? S’agira-t-il d’un forfait ? s’interroge Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, le principal syndicat du secondaire. Ce pacte est une réponse hors sol et irresponsable quand on connaît l’état de l’Education nationale. On a de plus en plus de gens qui veulent partir, de moins en moins de gens qui veulent être prof mais on leur dit : “Venez, vous allez travailler plus !”»

 

Les enseignants font-ils déjà des heures supplémentaires aujourd’hui ?

Dans le premier degré, les professeurs des écoles n’en ont pas la possibilité puisqu’ils sont toujours en présence de leurs élèves. Voilà pourquoi le ministère bataille pour leur trouver des missions supplémentaires dans le cadre du pacte. Dans le second degré, ces heures supplémentaires prennent deux formes différentes. Il y a d’abord les HSA, les heures supplémentaires années. En cas de besoin, les profs sont obligés d’accepter, en plus de leur temps de service, de faire deux heures de travail supplémentaire chaque semaine pour compléter les grilles horaires des élèves. Exemple : un professeur certifié d’histoire-géo a 18 heures de cours effectives devant les élèves. Son chef d’établissement peut lui demander d’effectuer une, voire deux heures supplémentaires en demi-groupe avec une de ses classes. Dans ce cas, il n’a pas le droit de refuser.

 

Il y a ensuite les HSE, les heures supplémentaires effectives, qui rémunèrent des activités occasionnelles sur la base du volontariat. Il peut s’agir de tutorat, de projets pédagogiques, de voyage scolaire… Dans les HSE, il existe aussi des heures spécifiquement fléchées pour des remplacements en interne. Ces missions déjà existantes vont-elles s’intégrer dans le cadre du pacte ? Seront-elles donc revalorisées et de combien ? Là encore, le ministre reste flou. «On fait déjà des heures supplémentaires et il en faudrait encore davantage alors que les enseignants sont épuisés ? s’agace Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges. Ce n’est pas de la revalorisation mais du travail supplémentaire alors qu’on demande à être mieux payés à travail égal.»

 


28/02/2023
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"Le problème de Pap Ndiaye, c'est Macron"- Émission Médiapart

Émission "A l'air libre"- Mediapart- 14 février 2023

 

« À l'air libre » s’intéresse aux professeur·es et à leurs conditions de travail alors que le ministre de l’éducation nationale a lancé une concertation sur les salaires et commence à dévoiler les contours du nouveau « pacte » qu’il souhaite conclure avec les enseignantes et enseignants.

 

https://www.youtube.com/watch?v=rOeUyjCqJMI

 


28/02/2023
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Motion des personnels en grève à Madrid - Jeudi 19 janvier 2023


19/01/2023
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Mobilisons-nous contre le projet de réforme des retraites !

Suite à l’annonce du projet de réforme des retraites ce mardi 10 janvier, toutes les organisations syndicales se sont réunies pour appeler à une journée de mobilisation interprofessionnelle le jeudi 19 janvier.  Une telle intersyndicale sur une réforme des retraites ne s’est pas vue depuis 2010 !

 

Les annonces de report de l'âge légal de départ (64 ans en 2030) avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation (43 ans dès 2027) vont toucher de plein fouet tous les travailleurs et travailleuses qui ont commencé à travailler tôt et ceux dont la pénibilité du métier n’est pas reconnue. Elle va aggraver la précarité de celles et ceux qui ne sont plus en emploi avant leur retraite (qui n’auront plus accès qu’au RSA jusqu'à leur retraite…) et augmenter les inégalités hommes-femmes. Il s’agit d’une réforme profondément injuste et brutale ! 

 

Et pourtant il existe d’autres voies possibles ! Le système est excédentaire et malgré un léger déséquilibre à moyen terme (12 milliards sur 300 donc 0.04 % d’ici 10-15 ans dans les prévisions du gouvernement) il retrouvera l'équilibre dans toutes les hypothèses entre 2035 et 2070. Il s’agit donc bien d’un choix politique: allonger la durée de travail avec pour conséquence une dégradation accrue de la santé. Rappelons que les effets des précédentes réformes ne sont pas encore connus puisque elles ne sont pas encore arrivées à terme…

Le choix est fait de raccourcir la durée de retraite… Aujourd’hui l’espérance de vie en bonne santé a tendance à reculer et elle voisine l’âge légal de départ à la retraite envisagé : 65,9 ans pour les femmes et 64,4 ans pour les hommes… qu’en sera-t-il après ?

(Nous vous invitons à écouter les interventions de Gilles Raveau sur BFM ou l'Interview de Mickael Zemmour sur Mediapart à ce sujet).

 

Ce projet de réforme est inique et mortifère ! La FSU et toutes les organisations syndicales appellent à se mobiliser fortement pour rejeter massivement ce projet et amorcer immédiatement, une mobilisation puissante et durable à même de faire reculer le gouvernement dans sa guerre sociale. 

 

Dès maintenant je signe la pétition : 

Retraites : non à cette réforme injuste et brutale!

 

fsu75

 


12/01/2023
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Contre la baisse de niveau, des mesures qui cachent mal les suppressions de moyens

Article de François Jarraud publié sur le Café pédagogique - 5 janvier 2023

https://www.cafepedagogique.net/2023/01/05/contre-la-baisse-de-niveau-des-mesures-qui-cachent-mal-les-suppressions-de-moyens/

 

Service minimum pour faire face à la baisse du niveau des élèves. Le 4 janvier, Pap Ndiaye a fait les annonces classiques des ministres économes : dictée et calcul quotidiens à l’école primaire, une heure de maths ou français en plus en 6ème, généralisation de Devoirs faits. Autant de mesures qui ne coutent pas grand chose puisqu’il sera fait appel à des professeurs des écoles au collège. Pas question de revenir sur les suppressions de postes ou de diminuer le nombre d’élèves en classe. Sur la revalorisation Pap Ndiaye entretient le flou.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des propos à nouveau flous sur la revalorisation

Il y aura  » une augmentation socle pour tous les enseignants » a promis le 4 janvier Pap Ndiaye sur BFM. Sur son compte Twitter, il parle « d’une revalorisation générale pour tous et des rémunérations liées à de nouvelles missions ». Le ministre de l’éducation nationale revient donc sur ses propos du 16 octobre où il parlait d’une revalorisation pour les « 20 à 25 premières années de carrière ». Et il le fait pour une augmentation promise pour septembre 2023, autrement dit un moment bien lointain. Après les déclarations présidentielles fluctuantes, Pap Ndiaye entretient à son tour le flou sur ce que sera réellement cette revalorisation, du moins pour la partie générale. Car le discours sur le « nouveau pacte », c’est à dire faire travailler davantage les enseignants, est nettement plus constant. Ces propos contradictoires, évoluant au gré des semaines alors que l’inflation grignote rapidement le niveau de vie des enseignants, ne risquent pas d’attirer des candidats vers un métier dont l’avenir semble douteux et dont la revalorisation réelle, à travers le nouveau pacte, s’annonce très inégalitaire.

 

Impasse sur les inégalités sociales de réussite

Pap Ndiaye a été bien plus clair et surtout plus traditionnel en ce qui concerne les annonces pédagogiques. S’appuyant sur les résultats des évaluations faites par son ministère, il déclare que « 27% des élèves (n’ont) pas le niveau requis en français, un tiers en maths » à l’entrée en collège. Le ministre fait surtout l’impasse sur la dimension sociale de cette situation. Il ne le dit pas mais ces élèves faibles sont surtout des élèves pauvres. Selon ces évaluations, en 6ème, le score moyen en français passe de 261 en 2020 et 2021 à 256 en 2022. Mais, « les élèves accueillis dans les établissements publics appartenant à un REP+ ont des difficultés particulièrement marquées : ils sont 53,7 % à appartenir aux deux groupes de bas niveaux, soit 27,7 points de plus que ceux scolarisés dans le secteur public hors EP ». Les disparités sont très fortes selon l’IPS des collèges : 277 pour le groupe d’IPS 1 et 234 pour le groupe 5.

En maths, globalement, les écarts de réussite, liés également au niveau social, se sont renforcés tout au long du premier quinquennat. « Au niveau national, en début d’année scolaire 2022-2023, le score moyen est stable (253,3 points en 2022 pour 253,5 points en 2021). Sur la période 2017-2022, la part des élèves dans les bas niveaux a légèrement augmenté, passant de 30,8 % à 32,5 % (+1,7 point). Dans le même temps, la proportion d’élèves dans les hauts niveaux a connu une hausse plus importante, passant de 28,2 % à 31,4 % (+3,2 points) ». L’écart selon le profil social des collèges est important : 276 pour le groupe IPS 1 et 227 pour le groupe 5.

C’est pire quand on regarde l’enquête internationale TIMSS 2019, sur le niveau en maths, montre qu’en Cm1 les écoliers français sont nettement en dessous de la moyenne des pays de l’UE (485 contre 527) et de l’OCDE (529). Cet écart de 50 points correspond à une année d’enseignement ! Il faut chercher le Chili pour ne pas être le dernier pays de l’OCDE… De plus, notre score a baissé depuis les déjà très mauvais résultats de 2015. L’école française compte trop d’élèves très faibles (12%) et trop peu de très bons (3% contre 7% dans l’OCDE).

 

Un catalogue classique de mesures

Face à cette situation, Pap Ndiaye emprunte au catalogue classique des ministres. Pour faire face à ces faibles niveaux, il invite à renforcer les fondamentaux. Rappelons que la France est déjà la championne d’Europe des horaires de français et maths à l’école primaire. Et cela s’est nettement aggravé sous le quinquennat précédent sous les incitations ministérielles. Pourtant on ne peut pas dire que les résultats soient au rendez-vous de cette démarche !

Pap Ndiaye annonce que « des recommandations pédagogiques (par exemple sur la pratique régulière de la dictée, la pratique quotidienne de la rédaction, la régularité du calcul mental) sont adressées aux professeurs de CM1 et de CM2 ». Avant lui, N Vallaud-Belkacem en 2015, JM Blanquer en 2017, ont eux aussi annoncé le calcul mental et la dictée quotidiens. En réalité cette mesure est en application depuis 2002 et largement installée dans les classes des écoles.

Il reste une nouvelle mesure : « A compter de la rentrée 2023, tous les élèves de CM1 passeront des évaluations nationales en français et en mathématiques qui donneront aux professeurs des repères pédagogiques afin d’éviter que les difficultés ne s’installent ». Pap Ndiaye poursuit donc la construction de la machine numérique typique du nouveau management public. On a pu voir ses effets négatifs aux Etats-Unis et en Grande Bretagne avant de la subir en CP et CE1 en France. Elle enserre les pratiques pédagogiques, appauvrit l’enseignement au détriment des disciplines autres que celles qui sont évaluées. Au final, les élèves apprennent à réussir les tests ce qui ne veut pas dire que leur niveau s’améliore. Et la pression sur les enseignants est telle que cela influe sur les résultats aux tests. Ces évaluations nationales sont un outil de management des enseignants sans être une aide ou un outil d’enseignement.

 

Des PE au collège

Au collège, Pap Ndiaye annonce que  » des professeurs des écoles interviendront en classe de 6e pour favoriser la transition entre l’école et le collège et soutenir l’apprentissage des savoirs fondamentaux » et que « chaque élève bénéficiera d’une heure hebdomadaire de soutien ou d’approfondissement en mathématiques ou en français, autour des compétences clés ». Pap Ndiaye s’inspire d’une expérimentation à peine entamée à Amiens, celle des classes tremplin.

Ces mesures ont l’avantage d’être économes. Améliorer les conditions d’enseignement en classe des élèves de sixième en diminuant le nombre d’élèves en classe et en créant des petits groupes aurait été autrement couteux. Pap Ndiaye a annoncé 800 suppressions de postes dans le premier degré. Envoyer des professeurs des écoles (PE) dans les collèges correspond à environ 1200 postes. On se rapproche des 2500 postes de PE que le ministère pense possible de supprimer au vu de l’évolution démographique. Là aussi le choix n’est pas celui de l’amélioration des conditions d’enseignement dans le 1er degré.

Il semble que le ministre fasse le choix de séparer l’aide des cours normaux, à travers ces heures confiées à des PE et le renforcement de « devoirs faits » qui deviendrait obligatoire. Ce choix est économique mais ce n’est pas le meilleur sur le plan pédagogique.

Enfin Pap Ndiaye annonce une énième réforme du brevet.  » Une concertation sera engagée avec l’ensemble des acteurs de la communauté éducative sur l’évolution des classes de 5e, de 4e et de 3e pour d’ici la fin du quinquennat..Tous les sujets seront abordés. Ces travaux pourront porter sur les modalités d’évaluation. Le Diplôme national du brevet sera révisé s’il le faut ». Cet examen, particulièrement mal taillé, fait l’objet, comme le bac, de réformes régulières. On peut s’interroger sur cette incapacité du ministère à asseoir aucun examen national au moment où il prêche l’autonomie des établissements.

 

Avis négatif des syndicats

Ces mesures ont entrainé des réactions syndicales négatives. Pour le Se-Unsa,  » face aux besoins des élèves, la réponse apportée reste superficielle. Elle s’appuie sur l’expérimentation « 6e tremplin » à peine débutée dont on voit déjà les limites organisationnelles. L’opérationnalité de cette généralisation est fortement interrogée, en particulier pour permettre à des professeurs des écoles d’intervenir durablement au collège ». Pour le Snalc, qui parle « d’usine à gaz »,  » les réponses proposées ne nous semblent pas à la hauteur, et ne prennent pas en compte les classes surchargées ni les difficultés d’exercice du métier ». Pour Sud,  » l’aide aux devoirs est bien sûr précieuse aux élèves, mais elle ne peut être l’unique réponse aux difficultés scolaires. Celles-ci doivent être également prises en charge sur le temps de classe avec une baisse significative des effectifs et l’augmentation du nombre d’heures en effectifs réduits ». Pour ce syndicat,  » il faut cesser les « annonces vitrines », impossibles à mettre en oeuvre sans désorganiser le fonctionnement des écoles et des collèges. Dans le contexte d’austérité budgétaire, ces annonces risquent fortement de dégrader encore les conditions de travail dans l’Éducation nationale et laissent supposer que la revalorisation des personnels maintes fois promise par le ministère se résumerait en fait à un développement des heures supplémentaires ».

 

François Jarraud

 


10/01/2023
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