Télé-enseignement: que le spectacle (sans filet) commence !
Si l'institution a la charge d'assurer la continuité du service public, cela doit se faire en tenant compte des réalités du terrain.
Nous avons tous été confrontés à l'urgence des décisions prises, et essayons de pallier avec beaucoup de bonne volonté et de détermination, au manque de formation en matière d'utilisation des outils numériques.
Du jour au lendemain, nous nous sommes retrouvés jetés dans le grand bain, sans qu'on nous ait donné les rudiments pour rejoindre le bord... Pour la plupart d'entre nous, actuellement, c'est la brasse... coulée !
Si notre devoir est bien sûr de continuer à assurer, autant que faire se peut, le lien pédagogique avec la classe et les enseignements, il s'agit d'une situation inédite et il y a peut-être des limites à s'imposer.
Rappelez vous les réunions de début d'année au sujet de la RGPD, les documents tous azimuths qui nous ont été demandés depuis, pour les autorisations photos des élèves et leur degré de diffusion à chaque sortie, classe de découvertes.
Cette même administration qui exigeait alors des autorisations pour tout, ne voit, au vu de l'actualité, aucun inconvénient à nous demander de nous filmer chez nous, dans notre sphère privée, en pâture aux quatre vents, pour des visioconférences, des capsules pédagogiques et autres prouesses numériques auxquelles nous n'avons même pas été formés. Et ce, sans garantie de la protection de ces images, et parfois sur des sites ouverts à tous publics (Youtube...).
Sous la pression explicite ou implicite des directions, certains d'entre nous, voulant bien faire, pensent maintenant que garder le lien avec les élèves passe obligatoirement par leur présence physique sur des vidéos envoyées aux familles. Ceux qui s'y refusent finiraient presque par passer pour des méchants ou des inadaptés...
Or faire du télé-enseignement n'implique pas obligatoirement une mise en scène physique de l'enseignant pour garantir la qualité de l'enseignement proposé !
Il peut y avoir un revers douloureux à des vidéos hésitantes ou malheureuses. Quid de faire disparaitre votre image une fois la vidéo en ligne ? Vous n'êtes plus maître de son éventuelle rediffusion... Votre belle prestation va faire le tour des whattsups parentaux et se retrouver accrochée n'importe où.
Nous incitons donc nos collègues à la plus grande prudence dans la diffusion et l'utilisation de leur image.
Avant de s'engager dans la politique du "moi dans mes capsules", il est nécessaire de bien s'informer de l'engagement de l'administration de tutelle quant à la protection du droit à l'image. Celle-ci reste plutôt muette sur ces questions...
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